Les hommes ont- ils commencé par se battre, par s'entre- déchirer ou par coopérer entre eux? La peur et l'agressivité ont- elles précédé la pitié et la sympathie, ou fut-ce d'abord l'inverse? Quelles que soient les réponses que l'on choisira de privilégier à ces questions, ce à quoi il faut s'en tenir, c'est que la discorde peut fort bien engendrer un désir de concorde, de même que la cooopération n'exclut pas quelque possibilité d'hostilité. Et ce dont on peut se réjouir, c'est que ni la discorde ni la concorde ne soient pérennes et qu'elles se renforcent mutuellement autant qu'elles s'opposent. Le problème, toutefois, réside en ceci que que la concorde et la discorde, dont on aurait tort de croire qu'elles s'excluent jamais totalement, n'obéissent pas à des lois naturelles, mais dépendent des caprices des hommes.
Si les êtres humains passaient tout leur temps à se toujours faire la guerre, il y a fort longtemps qu'ils eussent entièrement disparu de la surface terrestre, et s'ils passaient tout leur temps à se contempler en souriant, la terre eût depuis très longtemps ressemblé à ce que nous appelons un asile d'aliénés.
La venue au monde est un traumatisme pour soi, le départ de ce monde est un traumatisme pour les autres.
La société est née de l'incapacité des hommes à être autonomes et le dysfonctionnement de la société est dû à leur incapacité à surmonter collectivement leur incapacité à être autonomes.
Il ne sait être avec les siens, il ne sait être avec les autres, il ne sait être avec lui- même, et il insiste pourtant à s'accrocher à la vie.
Il ne sait que faire de sa vie et s'il le savait, ça n'y changerait grand- chose, mais il est fier d'être ce qu'il est.
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