Wednesday, June 30, 2021

 Le présent, c'est ce qui toujours est et est toujours égal à lui - même est. S'il en est bien ainsi, cela signifie que rien ne peut s'ajouter au présent qui n'y soit déjà, et que rien n'en peut être retranché, sans qu'il ne cesse d'être présent, d'être le présent de la présenteté du présent. 

Mais si rien ne peut s'ajouter au présent qui n'y soit déjà, qui ne s'y trouve, c'est pratiquement comme si tout ce qui se passe à tout moment ne se passait pas vraiment, car ne pouvant entrer dans la composition, qui toujours tout précède, de présent qui , en tant que présent, est toujours déjà présent.

Dans ce qu'on nomme, sans trop savoir ce qu'on dit - comme c'est souvent, comme c'est presque toujours le cas -, certaines cultures, tout ce qui se passe  sur terre, voire partout et n'importe où, n'est qu'illusion, relève de ce que la tradition védique appelle la maya, et Lacan ne dit pas autre chose, qui, concevant la réalité en tant que "grimace du réel", en tant qu'imaginaire - lequel n'est aucunement possible sans l'apport du symbolique, du langage -, la distingue du réel dont il précise qu'il est l'impossible même, en ceci qu'on ne cesse jamais d'y essayer d'atteindre.

Le présent, puisqu'il comprend tout ce qui est, abrite forcément en son sein ce qui n'est pas, ce qui existe en tant que n'existant pas, mais également tout ce qui n'aura jamais été et tout ce qui jamais ne sera.

Ce qui n'est pas - appelons cela l'inexistant - existe en tant que n'existant pas; tel est son statut existentiel: il EST inexistant.

L'existence, disent d'aucuns non sans raison peut-être,  n'est pas vaine, n'est pas inutile, elles est - et c'est bien pire - lassante, tellement lassante qu'elle ne donne pas envie  de vivre, ni même d'exister.

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